2025 s’achève. Ce n’est pas un mauvais rêve qui prend fin.

Réveillez-vous !

Comme le veut la tradition, le 24 décembre, dernier jour ouvrable avant la Noël, on ne travaille pas au journal. Le Nouvelliste profite toujours de l’occasion pour présenter à ses lecteurs, à ses annonceurs et aux Haïtiens en général ses vœux les meilleurs pour le temps de l’Avent et du Nouvel An, un peu à l’avance.

Cette année encore, en dépit de toutes les difficultés et d’absence de perspectives claires pour demain, les employés, les journalistes et la direction du Nouvelliste vous souhaitent de Joyeuses Fêtes et une nouvelle année bien meilleure que celle qui s’achève.

Nos vœux pour qu’ils s’activent ont cependant besoin de vous, de chacun d’entre vous. C’est pourquoi nous vous demandons de vous réveiller, d’avoir tous les sens en alerte et de participer à la concrétisation de vos rêves, peu importe vos attentes.

En rêvant d’un meilleur avenir, le peuple haïtien, ces dernières années, a accordé foi à des bonimenteurs. Sans mettre la main à la pâte, le pays a livré son destin au Conseil présidentiel de transition et espère des miracles de la Force de répression des gangs.

Il n’en sera rien si chaque Haïtien n’est pas éveillé et vigilant.

Si nous déléguons la responsabilité de changer nos vies, il ne sortira rien de meilleur de la prochaine transition ni des élections à venir comme rien de bon ne s’était produit du temps de la Mission multinationale d’appui à la sécurité et du Premier ministre Ariel Henry.

Des citoyens endormis ne peuvent pas construire un pays prospère. On ne trouve ni le chemin de la sécurité, ni les formules de la croissance, ni le développement ou le mieux-être en confiant son destin, les bras croisés, à la Providence ou, les yeux fermés, à des hommes sans foi ni loi.

L’expérience désastreuse, ces derniers mois, avec nos dirigeants, doit nous guérir des attentes passives. Les voleurs d’illusions sont trop habiles pour qu’on leur confie les clés de l’avenir d’un pays aussi fragile que le nôtre.

Réveillez-vous !!!

Des échéances approchent et les mêmes causes produiront les mêmes effets, car les prestidigitateurs sont à l'affût pour assauter nos espérances.

Avant que l’année nouvelle ne commence à égrener ses jours dans les calendriers, on peut citer les relevés des comptes nationaux pour avoir une idée de la situation du pays en 2025, on peut recourir aux bilans de l’Organisation des Nations unies ou des organismes de défense des droits humains pour faire le décompte des massacres, des membres des forces de l’ordre tués, des victimes de violence et de viol. On peut reprendre les statistiques des compatriotes expulsés par les « pays amis » ou de ceux qui sont en situation migratoire précaire. Tout souligne que nos gouvernants n’ont pas amélioré le sort du pays ni celui de ses habitants en 2025.

On peut aussi rester dans le quotidien et dresser le constat que la situation sécuritaire est aléatoire, qu’il est impossible de circuler paisiblement sur les routes nationales comme dans les ruelles, que prendre la mer ou les airs expose au danger en tout temps.

Avec le renoncement par les dirigeants de l’État à toutes leurs prérogatives, Haïti est devenu un cas emblématique de faillite complète de l’histoire contemporaine.

Quelques exemples, parmi des dizaines, peuvent illustrer notre propos : L’électricité, distribuée par la compagnie qui en détient le monopole d’État, est devenue une denrée rare pendant que le réseau téléphonique défaille en permanence et que toutes les sources d’accès à internet sont incertaines. La distribution de l’eau demeure rare, l’assainissement de la voie publique est encore moins garanti de nos jours comme l’école, du préscolaire à l’université en passant par la formation professionnelle, ne fonctionne que quand elle peut et où elle peut.

Les hôpitaux, comme tout ce qui a trait au système de santé, sont soit fermés, soit en panne, comme si les malades pouvaient attendre indéfiniment des jours meilleurs.

En Haïti, en 2025, on peut le dire, rien ne marche correctement et aucune mesure n’est prise pour chercher à corriger les faiblesses, les disparitions, l’effacement du strict minimum qui tenait en vie l’État haïtien.

Que nous reste-t-il à faire ? Que devons-nous faire ? Chacun doit trouver sa propre réponse à la tragédie existentielle qui nous accable.

Le Nouvelliste, sa direction et sa rédaction vous souhaitent une bonne année 2026 mais vous enjoignent de vous réveiller pour donner vie à vos vœux en 2026.

Réveillez-vous !!!

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