Les héros de la rue de l’Enterrement

Le Nouvelliste publie dans cette édition un article du New York Times signé de la journaliste Catherine Porter. A la veille du 12 janvier, 8e anniversaire du séisme de 2010, il nous a paru pertinent de faire cette plongée dans les couloirs de la mort. Comment mourrons-nous ? Comment prenons-nous soin de nos défunts? Comment enterrons-nous nos êtres chers? Qu'arrive-t-il à ceux, plus faibles parmi les faibles, qui n'ont personne pour prendre la charge de leurs funérailles? Le 12 janvier 2010 et les jours qui ont suivi, des milliers de nos morts n'ont pas eu de sépultures décentes. Certains n'ont pas eu la chance de trouver des mains secourables pour leur ouvrir la terre pour leur dernier repos. Les héros de la rue de l'Enterrement, retracent des destins qui méritent d'être connus, comme mérite de l'être le sacerdoce du père Rick Frechette de la Fondation Saint Luc . Frantz Duval ------------------------- Dans la capitale de Haïti, la mort coûte souvent plus cher que la vie. Les hommes qui s’occupent des corps se sont confiés aux journalistes du New York Times.

Les dix hommes enfilent leur combinaison blanche en polypropylène, remontent la fermeture éclair jusqu’en haut et chaussent des gants en latex. Certains nouent des sacs en plastique autour de leurs chaussures de sport. D’autres improvisent des bonnets chirurgicaux avec des draps mortuaires blancs.

Ce sont leurs blouz mò. Leurs blouses de la mort.

Un des employés sort de sa poche un paquet de cigarettes mentholées qu’il propose autour de lui. Un autre ouvre une bouteille de rhum, boit une bonne gorgée pour se remonter et passe la

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