Un des passages les plus touchants du roman Le Bout du monde est une fenêtre d’Emmelie Prophète met en scène le retour d’un des protagonistes sur les lieux de son enfance, le village de Suzanne, assoupi au bord de la mer, pas loin de Bondeau. Samuel a perdu Marcel, l’homme qui l’avait accueilli à Port-au-Prince, et fait son éducation, un vieux vendeur de kleren tranpe. Le conducteur du camion Dieu vivant, Joe, qui avait autrefois emmené Samuel à la capitale, le ramène au village, comme pour faire acte de la césure du deuil. À Suzanne, Samuel