On n’était ni à la Grand'Anse, dans la cité des poètes, ni à l’Artibonite dans la cité de l’Indépendance ; cependant, l’arôme frais du « tonm tonm » et du « lalo » nous collait à la gorge tel un prisonnier en manque d’air dans une salle poussiéreuse. Ces délices nationaux et bien d’autres encore, choisis et concoctés avec soin, affriolaient les goûts les plus délicats. La peinture bien appliquée sur les sacs et vêtements, les fines pierres taillées des bijoux, les chaudes couleurs des foulards, l’éclat des fleurs soigneusement mises en pot,