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Que vaut le temps de l’écrivain ?

C'est là une question qu'il serait légitime de poser en Haïti quand on sait qu'ici, les livres, les bons mais surtout les mauvais, s'amassent à la pelle et que le maillon de l'édition dans la chaîne de la production littéraire est inexistant. Nous publions ci-dessous un texte de Marie Sellier, présidente de la Société des gens de lettres en France, préalablement sorti sur le site français ActuaLitté.

Que vaut le temps de l’écrivain ? À quelle aune l’évaluer quand une page, une seule, peut se chiffrer en heures, en jours, quand le livre se tisse en creux, travail subreptice qui s’opère à bas bruit, de jour comme de nuit, sans castagnettes ni effets de manche. Quand il faut s’y reprendre à dix fois, à cent fois, couper, élimer, émonder, encore et encore, ou au contraire augmenter, étoffer, sans gonfler.

Que vaut le temps de l’écrivain, quand l’œuvre se façonne lentement, dans le creuset de la pensée, à l’épreuve du dire ? Quand les h

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